Kai-Lan RECOLTE EN EUROPE– Quels impacts d’une météo globalement fraîche et humide ?

RECOLTE EN EUROPE– Quels impacts d’une météo globalement fraîche et humide ?

13 Juillet 2021

Ce printemps aura été marqué par des températures particulièrement basses en Europe.

Le mois d’avril 2021 aura été l’un des plus froids observés depuis 1979, comme le souligne le dernier bulletin de la Commission Européenne JRC MARS BULLETIN du 21 JUIN 2021. Seuls l’Espagne, le Portugal, la Suède, la Turquie et la Russie européenne auront constaté des températures légèrement plus chaudes que la moyenne.

Le mois de mai aura été plus humide que d’habitude, un peu partout en Europe, en dehors de la péninsule Ibérique, de l’Italie et de la Turquie.

La fraîcheur et la pluie auront été également prédominantes courant juin, et parfois même début juillet, sur la majeure partie du continent.

Dans ce contexte, quels impacts sur les cultures ?

France Agrimer (dans son Conseil Spécialisé Grandes Cultures du 9/06/21) annonce des surfaces semées plus importantes en blé dur et en blé tendre qu’elles ne l‘ont été la campagne précédente, et en baisse en orge et en maïs.

Il faut dire que les conditions de semis en automne 2020 ont été nettement plus favorables aux cultures d’hiver qu’elles ne l’ont été en automne 2019.

Selon Céré’Obs, 1% seulement des blés tendres auraient été récoltés au 5 juillet 2021 contre 10% à la même date en 2020. Quant aux orges, les chiffres sont respectivement de 10% contre 66%.

Il est clair que le froid printanier aura retardé, en France comme un peu partout en Europe, la maturation des céréales et par conséquent les récoltes.

Malgré des échos parfois positifs sur les blés déjà récoltés, les pluies récurrentes du mois de juin, pourraient affecter rendements et qualité des blés à venir, d’autant que les pluies devraient se poursuivre sur l’hexagone dans les jours qui suivent.

Le colza aura beaucoup souffert des épisodes de gel et les rendements ont été clairement très mauvais.

Autres cultures qui ont pâti de la pluie, en particulier dans le Sud-Ouest de la France, les protéagineux.

La pluie aura été, en revanche, favorable aux semis de printemps et d’été. Maïs, tournesol, soja semblent se porter relativement bien, pour l’instant, malgré un léger retard de croissance. Les semis se sont réalisés par un temps plutôt sec auquel s’en est suivi des pluies bénéfiques.

En Italie, au mois d’avril, une vague de froid s’est également abattue sur le territoire mais dans des conditions souvent très sèches.

Dans le Nord, le mois de mai a été plus frais que d’habitude. Les précipitations y ont été moyennes à abondantes, excepté dans le Piémont et l’Emiglia Romagna où elles ont été plus rares quoique suffisantes et arrivées à point nommé.

Le mois de juin a été relativement chaud et la récolte à peu près dans les temps ou légèrement en retard.

La récolte de blé tendre touche maintenant à sa fin. Les rendements semblent dans les normes et la qualité assez bonne. D’après nos correspondants locaux, les PS sont largement supérieurs à 80 et les protéines entre 13 et 14% pour les blés de force.

En revanche, colza et protéagineux ont, comme en France, beaucoup souffert du gel et les rendements ont été très bas.

Dans le Centre et le Sud de l’Italie, les conditions en mai et juin ont été sèches dans l’ensemble. La récolte de blé dur semble donner des résultats très corrects, avec des rendements et une qualité dans les normes et sans problème de maladies ou de mycotoxines avérés.

En ce qui concerne les récoltes d’été et d’automne, les semis s’étant bien déroulés avec des cultures souvent irriguées, les prévisions sont pour l’instant optimistes pour les tournesols, maïs et soja avec, toutefois, un peu de retard à signaler.

Petit bémol au tableau, en raison d’un épisode de pluies torrentielles, vents violents et grêle qui s’est abattu autour du 7/8 juillet dernier dans le Nord de l’Italie (en particulier dans la région de Milan), des dégâts importants dans les champs sont localement rapportés.

L’Espagne et le Portugal n’auront pas connu un mois d’avril et un printemps aussi froids que la plupart des pays d’Europe.

Début avril, une vague de froid a touché l’Espagne mais a surtout pénalisé les arbres fruitiers et les oliviers.

En avril/mai, les températures ont été, en moyenne, proches de la normale et les pluies suffisamment bien réparties pour favoriser les cultures d’hiver et les semis de printemps.

Pour autant, des pluies en excès et une chute des températures ont fini par arriver courant juin, provoquant la germination de certains lots de blés encore sur pieds.

Si orges et blés récoltés avant ces incidents climatiques ont donné de bons rendements et des qualités souvent supérieures à l’an dernier, tout n’est donc pas gagné.

La baisse des températures a provoqué, par ailleurs, un retard de maturation des tournesols et, dans ce contexte, la moisson en cours traine un peu en longueur.

Qu’en est-il du reste del’Europe ?

En Europe centrale (inclus Slovaquie, Tchéquie, Autriche, sud de l’Allemagne et sud de la Pologne), les températures ont été inférieures à la moyenne au printemps et les cultures sont retardées.

En Roumanie ainsi qu’en Ukraine, les températures ont également été plutôt inférieures mais les pluies ont été favorables aux cultures de printemps. Les cultures d’été sont légèrement retardées.

Concernant les Pays Baltes, plus que le froid c’est la pluie qui a affecté tous les pays et en particulier la Finlande. Mais les cultures d’hiver seraient moins impactées que les semis de printemps qui ont été nettement retardés.

Affaire à suivre…

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