NATEXPO 2021 : Le marché bio en danger ?
L’équipe du Kai-Lan était présente cette année à Natexpo, le salon international des produits biologiques, qui s’est tenu à Paris du 24 au 26 0ctobre.
Durant 3 jours, 15 000 visiteurs ont arpenté les allées et les 1 200 stands représentant 2 500 exposants et marques, réunis pour présenter leurs innovations aux acteurs de la Bio.
Avec plus de 150 conférences et 2 000 rendez-vous d’affaires, Natexpo confirme son positionnement comme lieu préférentiel de rencontres des acheteurs et décideurs du marché.
Le marché du Bio aiguise les appétits et a continué de progresser pour atteindre 13.2 milliards d’euros en 2020, une multiplication par deux en 5 ans selon l’Agence Bio.
Cependant, le secteur est à la recherche d’un second souffle après un premier semestre 2021 moyen. Loïc Danel, directeur de Biotopia Insight présent au salon, confirme la tendance baissière observée par les acteurs des réseaux spécialisés, dont les ventes ont chuté de 12 % au second trimestre 2021 par rapport à 2020 puis de 3 % au troisième trimestre.
Ce ralentissement semble logique après une année 2020 exceptionnelle, mais les ventes, même si elles restent en croissance par rapport à 2019, ralentissent.
Les fruits et légumes font partie des catégories les plus touchées par la baisse des ventes, un mauvais signe, ce rayon étant un des marqueurs importants du réseau spécialisé.
Aujourd’hui, le marché du bio est dans un « Momentum », selon Benoit Soury, Directeur Marché Bio de Carrefour, présent lors d’une conférence « La bio en danger ? Vision croisée avec Carrefour » (1). Après une année 2020 atypique, on ne retrouve pas les taux de croissance des ventes notamment sur les produits alimentaires.
Alors s’agit-il d’un stop (plafond de verre atteint du poids du bio dans la consommation) ou bien d’un stop and go ?
Même si l’appétence des consommateurs est moins forte, Carrefour bio est optimiste et continue d’investir (60 millions d’euros dans l’enseigne Bio c’est Bon), première marque sur le marché, et Le Bio représente 6% du chiffre d’affaires de l’alimentaire du groupe (3 milliards d’euros, 3 fois plus qu’en 2017).
Benoit Soury a aussi souligné la nécessité d’une cohérence des évolutions tarifaires entre les magasins spécialisés (35% des ventes) et la grande distribution (55% des ventes) ainsi que du danger si les réseaux spécialisés s’écroulent.
Le marché Bio a également de plus en plus de concurrence, dans la perception des consommateurs d’une part, et l’arrivée de nouveaux acteurs d’autre part.
Tout d’abord, même si la volonté de consommer sain, bio, naturel et local reste élevée, le passage à l’acte diffère, et l’apparition de nouveaux labels (HVE, HQE…) a créé un appel d’air dans les ventes grâce à des cahiers des charges plus accessibles.
Ensuite, le marché du bio est à un tournant, il est de moins en moins « cocooné » et de plus en plus confronté à tous les acteurs industriels du conventionnel, d’opérateurs, et de financiers (acquisitions de « So bio » et « Bio c’est Bon » par Carrefour).
C’est un vrai défi pour les acteurs historiques et les réseaux spécialisés : face à une certaine érosion des consommateurs (taille du panier- fréquentation), cela leur demande d’être mieux organisés, et après avoir beaucoup misé sur les achats, de se tourner vers l’accueil clients et les animations commerciales.
Est-ce que le défi sera relevé ?
Pour en savoir plus, rendez-vous à la prochaine Edition qui aura lieu l’année prochaine, du 18 au 20 septembre 2022, à Lyon.
(1) « La bio en danger ? Vision croisée avec Carrefour ». https://www.youtube.com/watch?v=NNAE8G9CoaA
Pour revoir les conférences de Natexpo 2021 en replay suivez ce lien https://natexpo.com/animations/les-conferences-natexpo-2021-en-replay/