Kai-Lan HUILE D’OLIVE – Une nouvelle campagne sous haute tension

HUILE D’OLIVE – Une nouvelle campagne sous haute tension

Après deux années compliquées dues à la pandémie, tout le monde pensait pouvoir souffler un peu.

Mais la sècheresse historiquement longue et intense en Europe a porté un coup fatal au moral et aggraver la situation économique inflationniste.

C’est donc sur les prix records espagnols de 3.95€-4€/kg en huile d’olive vierge extra que va débuter la nouvelle campagne 2022/2023.

Rien de tel pour encourager les coopératives – jusqu’alors réticentes à vendre – à se délester de quelques lots pour répondre à la demande en huile d’olive vierge extra apparue dernière semaine de septembre.

Il faut dire que la faim fait toujours sortir le loup du bois.

Les projecteurs sont désormais braqués sur la nouvelle campagne débutée tout récemment.

C’est donc sans suspens que celle-ci s’annonce désastreuse dans la quasi-totalité des pays producteurs méditerranéens.

A part la Tunisie, qui forte d’un bon stock de la récolte 2021 et d’une pluviométrie plus clémente, devrait tirer son épingle du jeu cette année avec environ 250 000 tonnes, l’Espagne, l’Italie ou encore la France ont quant à elles subi de plein fouet la siccité.

Cumuler dans la même année, une sècheresse hivernale puis estivale : du jamais vu dans la Péninsule Ibérique pourtant habituée aux étés secs et très chauds !

Les quelques précipitations récemment tombées ont tout juste servi à rafraîchir l’environnement et les feuilles des arbres, mais sont demeurées impuissantes à réduire le stress hydrique actuel des oliveraies.

Affaiblis par le manque d’eau, les oliviers n’ont pu atteindre les conditions optimales favorables au bon développement des olives dont la taille laisse planer peu de doute sur le rendement.

La Junta d’Andalucia devrait très prochainement publier sa première estimation de production en Espagne, mais des bruits de couloir commencent à spéculer autour de 1 000 000 tonnes.

Même constat, mêmes inquiétudes du côté de l’Italie, puisque chez l’un comme chez l’autre, on attend une baisse de production d’au moins 30% par rapport à l’année dernière selon la Commission Européene.

Après une floraison exceptionnelle, les températures élevées ont sévèrement rudoyé la nouaison (phase du cycle végétatif d’un arbre fruitier qui marque le début du développement du fruit) et provoqué la chute prématurée des fruits.

Face à l’ampleur des dégâts, le gouvernement italien a même reconnu l’état d’urgence dans plusieurs régions telles que la Lombardie, le Piémont, la Vénétie, Emilie-Romagne…

Concernant la France, la récolte s’annonce là encore catastrophique. France Olive estime une perte d’au moins 50% concernant la récolte des olives.

Toutes pertes confondues, la production d’huile d’olive en Europe devrait atteindre 1 700 000 tonnes, soit -25% du volume par rapport à l’année passée, toujours selon la Commission Européenne.

Entre la hausse des coûts de production, les quantités moindres sur le marché, et la demande toujours croissante, l’année s’annonce encore difficile.

Chaque année comporte certes son lot de problèmes, mais jusqu’où ira l’escalade ?

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