22 avril 2021

Pour la deuxième année consécutive, tous les acteurs du monde oléicole espagnol pariaient fort sur une campagne 2020/2021 exceptionnelle et caressaient le doux espoir que celle-ci atteindrait, voire dépasserait, la barre des 1 800 000 tonnes, mais c’était sans compter sur les caprices météorologiques. Les fortes pluies, le froid, la neige même, qui se sont invités fin 2020 ont sévèrement fait chuter les olives et les pronostics avec.

C’est ainsi qu’au fil des mois, l’optimisme a fait place au pragmatisme, puisqu’à fin mars, on comptabilise 1 381 538 tonnes d’huile d’olive, selon l’AICA… Fin avril devrait apporter sa touche finale, mais les quelques tonnes restantes seront infimes. Ce score, tout de même honorable, permet à l’Espagne de rester le réservoir du monde en huile, d’autant plus que tous les autres pays producteurs ont vu leur récolte au plus bas cette année.

Quelques ombres au tableau d’honneur, cependant :

– L’Espagne expérimente le plus bas rendement de l’histoire depuis ces dernières 25 années,

– Le déclassement de beaucoup de lots de vierge extra en vierge, véritable cauchemar des coopératives et vendeurs.

C’est donc une bataille au quotidien, un vrai casse-tête pour les opérateurs, pour trouver des lots de bonne qualité à proposer à leurs clients, surtout que la demande ne faiblit pas, bien au contraire. Chiffres à l’appui :

• Consommation de mars 2021 : 142 706 tonnes, contre 136 391 tonnes en février.
• Consommation moyenne mensuelle d’octobre 2020 à mars 2021 : 130 000 tonnes contre 116 000 tonnes sur la même période en 2020.

La pénurie d’huile d’olive dans le monde fait que les consommateurs se sont tournés vers l’Espagne, accentuant ce phénomène de demande forte qui contribue aussi à un marché haussier. Certains risquent même à dire que les prix ne baisseront pas avant la prochaine récolte, à moins que la prochaine floraison des oliviers soit bonne et vienne un peu inverser la tendance. Mais pour l’heure la pluie semble se faire un peu attendre en Espagne… Là encore, la météo printanière va être primordiale et décisive pour l’avenir de la prochaine récolte.