De-ci de-là, on entend parler de pluies, d’orages de grêle, de températures trop basses pour certains, trop élevées pour d’autres.

Bref, que de mots pour résumer un printemps plutôt pluvieux et frais et un début d’été avec un soleil qui tarde réellement à pointer le bout de son nez et s’installer dans certaines régions en France et en Europe !

Tous ces caprices météorologiques impactent forcément les diverses récoltes en cours, mais qu’en est-il de la nouvelle campagne de riz en Europe ?

De manière générale, les emblavements de riz se sont plutôt bien passés partout en Europe, mais quelques disparités sont à noter.

En France, en Italie, en Roumanie et en Hongrie, une baisse des températures inférieures à la moyenne en mai, a entrainé un retard de développement des semis, vite comblé par une hausse croissante de la chaleur sur juin, sauf pour la Roumanie où le froid a persisté, et les pluies ont perduré, mettant à mal la germination et la croissance des plants.

En revanche, le Portugal, la Grèce et la Bulgarie ont bénéficié de conditions plutôt favorables, ainsi que l’Espagne où l’on constate néanmoins un décalage entre le Sud et l’Est du pays.

Cette année, en France, selon le syndicat des riziculteurs français, la quantité disponible de riz de Camargue devrait être revue à la baisse entre 25 et 30%, non pas due à de mauvais rendements, mais simplement parce que nous sommes sur une année de rotation des cultures.

De plus, depuis quelques années, certains agriculteurs abandonnent la culture rizicole au profit du maraîchage plus rentable.

Ils ne sont plus que 160 environ à cultiver le riz, et ces derniers ont en effet bien du mal à sécuriser leur culture face aux agressions des insectes ou plantes invasives, depuis l’interdiction en France de produits phytosanitaires jugés dangereux pour l’environnement.

Seuls 11 000 Ha des surfaces ont été cultivées en riz en 2021, où les riz biologiques grignotent peu à peu la surface des riz conventionnels.

C’est donc un volume moins important que vont devoir se partager les industriels pour leur approvisionnement en Camargue, alors que la demande en produits d’origine France ou locaux ne cesse d’augmenter.

Côté prix, une tendance haussière du marché se profile déjà.

En Italie, malgré un début moyen pour les raisons précédemment citées, la croissance s’est accélérée en juin et tout semblait redevenu à la normale dans les champs jusqu’à la semaine dernière où de fortes pluies, des vents violents et même de la grêle ont sévi dans les régions rizicoles.

Mais pour l’heure, nous ne savons pas encore si les cultures ont souffert.

Pas d’indications non plus sur les emblavements.

Bien que les agriculteurs aient l’obligation de déclarer à l’ENTE RISI ce qu’ils ont semé, les chiffres ne sortiront pas avant le 20 juillet prochain.

A priori toutefois, il y aura moins de riz rond cette année, et plus de riz Arborio et de riz Indica, selon les intentions de semis de 26% des agriculteurs en janvier 2021. En sera-t-il vraiment ainsi ?

Quel que soit le pays, rien n’est joué jusqu’à la récolte, on sait tous que la donne peut changer à tout moment.

La météo de cet été sera décisive. Patience donc !