ESPAGNE : Une sécheresse en hiver !
17 mars 2022
La météorologie est souvent au cœur des préoccupations quotidiennes de tout un chacun, et que ce soit pour une raison utile ou futile, elle prend énormément de place dans nos vies parce qu’en réalité, elle est le théâtre d’anomalies (températures élevées en hiver, anormalement basses en été, inondations, tsunamis, tempêtes…) malheureusement cohérentes au changement climatique.
Alors que le mois de décembre 2021 était plutôt humide en France (excepté dans le sud-est), l’anticyclone des Açores restait bloqué sur l’Espagne et le Portugal, et les privait de pluies déjà quasi inexistantes depuis novembre dernier.
Même constat en janvier pendant lequel il n’a plu qu’un quart de la normale (selon l’Agence météorologique Espagnole, l’AEMET) et février, pendant lequel la situation s’est aggravée, puisqu’à cette période presque 45% du territoire du Portugal était en sècheresse sévère ou extrême, selon l’indice de sécheresse PDSI (Palmer Drought Severity Index), et que la moyenne des précipitations cumulées d’octobre 2021 à février 2022 en Espagne, se situait environ 38% en dessous de la valeur normale.
Et alors que tout le monde agricole ibérique – éleveurs, producteurs d’olives, céréaliers – s’inquiétait de l’impact de cette sècheresse sur la croissance végétative, surtout qu’aux valeurs de précipitations cumulées déjà en dessous des valeurs saisonnières, sont venues se greffer des températures anormalement élevées en janvier, et que les prévisions annonçaient mars et avril plutôt secs, voilà que quelques pluies sont tombées récemment, et d’autres sont annoncées dans les prochains jours.
Bien que salvatrices car elles vont reverdir la campagne et permettre d’emblaver le tournesol fin mars, elles ne suffiront pourtant probablement pas à combler le déficit hydrique et à constituer une réserve d’eau avant l’été.
En effet, les cours d’eau sont anormalement bas et le niveau des réservoirs dédiés à l’irrigation des 15% des surfaces agricoles espagnoles qui le nécessitent (notamment le maïs), se situe 45% en dessous de leur capacité.
Ces quelques précipitations redonnent de l’espoir pour la bonne arrivée de la prochaine récolte tant attendue, au vu de ce qui se passe malheureusement plus à l’Est de l’Europe.
Toutefois, il ne faut pas regarder seulement à notre porte, car les Etats-Unis, l’Argentine et le Brésil subissent eux aussi une sécheresse sans précédent, tout comme le Maroc où les éleveurs sont forcés de vendre leurs cheptels par manque de nourriture.